Ça y est JY vient de sortir, non pas la tête de l’eau, mais « Matière Grise ». Je l’ai lu d’une seule traite, il n’y a que des dessins et c’est très bien écrit. Je ne dévoilerai pas la fin, mais le fond est gris, l’humour noir et l’on en voit de toutes les couleurs.

JY est né au même âge que la plupart des enfants, ce n’est qu’ensuite qu’il s’est distingué. egalement doué pour la danse classique et le des- sin, il a préféré la pointe graphite à celle des chaussons après avoir perdu bêtement une palme sur le lac des Cygnes. Choix aussi judicieux qu’au- dacieux car dessinateur d’humour c’est la fine fleur, le top du top, il faut de la grâce dans le poignet et du bel esprit, l’apanage de l’élite.

Drôle d’oiseau ce JY. De sa plume, il vole dans les nôtres, sans jamais s’emmêler pinceaux ni crayons, il aquarellise, s’encre, s’échine et nous fait voyager très haut, dans les recoins d’un mental en jachère avec une rare élégance.

Oui, il y a du vertige à contempler un dessin de JY. Subversif, poétique et subtilement allusif, on y perd pied avec la sensation étrange de se sentir presque artiste, le privilège de basculer dans une dimension secrète où les mots ne servent plus, rien que les yeux et le cosmos.

Malgré les apparences, « Matière Grise » n’est pas un palindrome, c’est simplement l’anagramme d’un jockey suisse reconverti dans le ball-trap. C’est aussi le titre d’un album déjà collector.

« ...Hors les fils d’Horace il n’est point de romains » Pierre Corneille.

« Hors JY il n’est point de plaisir ! »

Ged Marlon